Enquête L’Economiste-Sunergia: qui sont nos jeunes?

Il y a environ un an, nous réalisions une enquête inédite L’Economiste-Sunergia, de grande envergure, menée en 2011, en 2018 et cette fois en 2022, qui vient répondre à la question «Qui sont nos jeunes?”. À l’occasion de la fête de la jeunesse, et pour tout ceux qui n’auraient pas eu l’occasion de consulter ce dossier, nous revenons sur les aspirations des jeunes marocains et leur évolution au fil du temps.

Plongeant au cœur des préoccupations des jeunes marocains, cette enquête a sondé plus de 1 600 jeunes de 15 à 30 ans, sur un large éventail de thématiques, allant de l’emploi, l’argent, la consommation, les réseaux sociaux, etc. aux sujets sensibles tels que l’héritage, l’homosexualité, les relations sexuelles hors mariage, l’avortement et le port du hijab. Ces questions délicates et leurs réponses témoignent de la diversité d’opinions qui contribue à façonner la société marocaine de demain.

Typologie des jeunes marocains: une richesse de différences

Afin de vous donner un petit aperçu du contenu de ce dossier, qui reste en accès gratuit sur le site de L’Economiste, voici comment nous avons structuré la jeunesse marocaine.

• Les jeunes en construction: représentent 30% des jeunes marocains, des adolescents de 15-16 ans, des périurbains et de CSP C-, D et E. Ils sont «peace», et ultra connectés. Ils se soutiennent mutuellement et affirment n’avoir jamais consommé de drogues/cigarettes. Ils ont quelques contradictions; ils, veulent une femme sexy mais voilée et surtout vierge pour se marier, et elles, tolèrent la polygamie pour les hommes.

• L’intelligentsia MarocK’aine (en référence au film Marock qui avait profilé les facettes de la jeunesse dorée): 15%, des jeunes adultes entre 21 et 26 ans, des CSP relativement aisées, A B et C+. Super branchés, et habitent chez leurs parents même s’ils préféreraient habiter seuls, multilingues et pratiquent des sports de riches (tennis, équitation, etc.), ils aiment voyager, sortir et faire la fête. C’est une catégorie plutôt tolérante, pas de tabous.

• Les ambitieux: 26%, des jeunes plutôt «sobres», respectant leurs prières, qui se contentent de ce qu’ils ont dans la plupart des cas. ils ont quasiment tous la fibre entrepreneuriale. L’école, pour eux, c’est trop compliqué, et s’ils devaient poursuivre leurs études, ce serait en France, en Espagne ou en Turquie. Cela dit, ils préfèrent créer leur propre entreprise ou travailler dans une firme étrangère. Ils font un peu d’activités associatives, participent à quelques évènements culturels, et ne jouent pas aux jeux de hasard.

• Les laissés-pour-compte: reprèsentent 26%, des jeunes qui vivent des situations précaires, en crise financière et sans emploi. Ils sont pour la plupart assistés par leurs parents qui eux-mêmes ne disposent pas de gros moyens. Leur principal objectif est d’avoir un travail qui paye bien pour aider leurs parents. Contrairement aux autres groupes, la politique, ils en sont davantage totalement insatisfaits et c’est le groupe qui vote le plus, peut-être parcequ’ils sont les plus touchés par les inégalités.

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